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Troisième cancer en terme de fréquence globale en France, le cancer du côlon et du rectum fait désormais l'objet d'un dépistage systématiquement proposé aux personnes âgées de plus de 50 ans. Lié à des facteurs génétiques, à l'alimentation et à l'hygiène de vie, le cancer colorectal est essentiellement une maladie des pays industrialisés. L'amélioration de son dépistage précoce et de ses traitements a fortement augmenté son taux de guérison.

Colorectal, pourquoi ce terme ?

Le terme colorectal est composé à partir des termes « côlon » et « rectum ». Ces deux éléments font partie du système digestif.

Le système digestif débute au niveau de la bouche et se termine par l’anus. Également appelé « gros intestin », le côlon est situé entre l’intestin grêle et le rectum. Il a une longueur de 1,50 à 1.80 m et un diamètre de 3 à 8 cm. Le côlon absorbe l’eau et les sels minéraux des résidus alimentaires inutilisables et non absorbés dans l’intestin grêle, fabriquant ainsi les selles ou matières fécales. Au fur et à mesure que les selles progressent dans le côlon, elles deviennent de plus en plus solides, puis passent dans le rectum. Le côlon est composé de quatre parties :

Faisant suite au côlon sigmoïde (la dernière partie du côlon), le rectum mesure 8 à 15 cm de long chez l’adulte. Il se termine au niveau de la jonction ano-rectale qui débouche sur l’anus. Il stocke les matières fécales en attente de leur évacuation lors de la défécation.

Comment se développe un cancer ?

Tout au long de notre vie, nos cellules se multiplient pour remplacer celles qui meurent naturellement ou celles qui sont endommagées. Sous la direction de nos gènes (ADN), elles croissent de façon contrôlée et ordonnée, et se reproduisent à l’identique. Mais il arrive que des erreurs (mutations) se produisent dans la division de l’ADN. Des mutations successives peuvent modifier la multiplication de ces cellules : multiplication désordonnée, incapacité à reconnaître les signaux d’autodestruction, par exemple. Ces modifications sont normalement réparées par l’organisme.

Mais dans certains cas, les cellules perdent cette faculté de réparation et se multiplient jusqu’à former une masse : la tumeur. Celle-ci peut être :

Comment se développe un cancer colorectal ?

La paroi du côlon comporte quatre couches différentes :

Du fait des mutations lors de la reproduction des cellules de la couche muqueuse, celles-ci peuvent se transformer en tissu cancéreux. Souvent, les cancers colorectaux évoluent à partir de polypes (des amas de cellules ressemblant à une petite grappe sur la surface interne du côlon ou du rectum, également appelés « tumeurs adénomateuses »). Ces polypes sont le plus souvent bénins, mais lorsque leur taille devient supérieure à un centimètre de diamètre, ils peuvent devenir cancéreux. On estime qu’entre 60 et 80 % des cancers se développent à partir d’un polype.

Le plus souvent, les polypes ne provoquent pas de symptômes mais ils peuvent parfois entraîner un saignement qui ne se voit pas dans les selles. Les polypes situés au niveau du rectum peuvent provoquer la présence de sang rouge dans les selles (rectorragies).

La présence de polypes est diagnostiquée par coloscopie ou rectoscopie (examen endoscopique visuel par l’intermédiaire d’une sonde, réalisé sous anesthésie générale). Les polypes peuvent être isolés ou en grand nombre (on parle de « polypose » au-delà de dix polypes découverts). Tout polype découvert doit être retiré au cours de la coloscopie pour examen histologique.

Les polypes se transforment-ils tous en cancers ?

Le risque de cancer augmente avec le nombre de polypes (plus de trois) et leur taille (plus de 1 cm de diamètre). On estime que sur mille adénomes, cent atteindront la taille critique de un centimètre et vingt-cinq d’entre eux deviendront des cancers dans un délai de dix à vingt ans.

Le cancer colorectal est-il fréquent ?

Aujourd’hui, en France, le cancer colorectal est :

Plus de 42 000 cancers colorectaux ont été diagnostiquées en 2012 : dans 95 % des cas, les personnes concernées étaient âgées de plus de 50 ans. Environ 40 % de ces cancers se situent au niveau du rectum et 60 % au niveau du côlon. En France, on estime qu’une personne sur 25 développera un cancer colorectal au cours de sa vie. Dans le monde, le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent. Près de 60 % des cas surviennent dans les pays industrialisés.

Pourquoi un cancer colorectal se développe-t-il ?

Les facteurs qui provoquent l’apparition d’un cancer colorectal sont encore largement méconnus. Mais on en connaît certains qui peuvent augmenter le risque de souffrir de cette maladie.

Peut-on prévenir le cancer colorectal ?

Les mesures recommandées pour contribuer à prévenir le cancer colorectal sont, pour la plupart, applicables à tous les cancers :

Lorsqu’un cancer colorectal est diagnostiqué chez une personne de moins de 60 ans (ou même parfois de plus de 60 ans), son médecin lui conseille de prévenir les membres de sa famille aau 1er degré (parents, enfants, frères et sœurs). En effet, ceux-ci doivent rapidement subir une coloscopie de dépistage, leur risque de souffrir de cancer colorectal étant suffisamment élevé pour justifier cet examen.

Malheureusement, en France, seulement 20 à 40 % des personnes apparentées font cet examen. Si vous avez des difficultés à signaler à vos proches qu’ils devraient subir une coloscopie, parlez-en à votre médecin qui vous aidera à trouver les mots pour aborder ce sujet avec eux. Annoncer à des personnes en bonne santé qu’elles doivent faire un examen de dépistage parce que vous êtes vous-même malade n’est jamais facile. Mais leur santé en dépend !

Voir les modalités de ce dépistage